Les premières fois ont quelque chose de magique. Découvrir un paysage, une chanson ou une personne équivaut à s’offrir un cadeau. Il y a du plaisir à faire entrer de la nouveauté dans sa vie. Et quel plaisir ! Les fois suivantes ne sont pas mal non plus... j’ai par exemple la fâcheuse habitude d’écouter en boucle les chansons que j’aime bien, jamais je n’ai usé un paysage de mes yeux et la plupart du temps, les gens gagnent à être connus. Certains sont parfois insupportables et volontiers on leur arracherait le nez à coup de dents, mais avouez que c’est rare.
Je voulais en venir à la cuisine, qui est un sujet qui me tient à coeur et au corps. Une recette exécutée pour la première fois s’accompagne de la découverte d’une nouvelle saveur. Il m’arrive fréquemment d’apprécier le résultat, d’encenser le plat, d’être conquise au premier repas... mais bien souvent –hélas- lorsque je refais la recette, je suis déçue. C’est moins bon. Pourquoi ? Deux réponses sont possibles :
- Je fais partie de celles qui sans arrêt recherchent l’émotion du premier baiser. La partie est perdue d’avance...
- Comme dirait France Gall « La première fois, on y pense même pas, on donne le meilleur de soi-même » ?
A moins qu’il y ait une sorte de loi implicite, un peu comme la chance du débutant (ou le complexe de commercial), qu’il me suffirait d’intégrer pour me résigner.
Possible aussi que ce genre de chose n’arrive qu’à moi (je n’y aurais pas pensé)...
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