L’anonymat d’une telle expérience est de rigueur. Le prénom du cuisinier ne vous sera pas révélé, appelons-le simplement V.
V. un jour s’apprêtait à recevoir ses amis pour un agréable dîner. Souhaitant être un hôte aussi exemplaire que l’est sa mère, il décida de préparer une tarte.
Vous connaissez tous la recette de la tarte : on abaisse la pâte, on la colle au fond d’un moule, on laisse reposer 20 minutes avant de disposer artistiquement des fruits découpés. Ainsi tarte fut faite et mise au four.
Jusque là, il n’y a pas de quoi se moquer.
Au moment de sortir la tarte du four, V. se brûla et lâcha prise. La tarte en toute modestie s’écrasa sur le carrelage de la cuisine (la tarte répond aux mêmes règles que celles de la tartine : lorsqu’elle tombe, c’est toujours du côté du fruit). Perplexe mais indémontable, ne pouvant se résoudre à priver ses invités de dessert, V. ramassa les morceaux éparses, les broya un peu plus avant de les mélanger intimement et remettre le tout au four. Fort heureusement, V. ne se brûla pas en sortant son crumble croustillant du four.
La Plonge s’est empressée de demander à V. si c'était bon, et V. nous répondit simplement : « Je ne sais pas, ce sont mes amis qui l’ont mangé. »
Nous espérons qu’aucun ami de V. ne lira ceci. Nous espérons également que vous faites confiance à vos amis et qu’accepter une invitation à dîner ne vous causera pas de terribles crampes d'estomac !
Pauline
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